Dehors, un vent léger qui souffle du nord.
Pas du sud, ni de l’est et ni non plus de l’ouest :
Du nord qu’il vient le vent.
Il fait froid ce matin.
Huit au réveil.
Par contre, le ciel est dégagé.
Le jour levant, à vitesse constante, s’éparpille et
Déverse sa lumière dans le bas des pentes des montagnes.
Les façades des maisons d’en face explosent de lumière réfléchie.
Il fera beau.
On tondra la pelouse.
Il n’empêche que l’été se sauve,
Que le froid se rapproche,
Rôde.
Cette semaine, il faudra, le soir venu, penser aux tomates.
---
Mes doigts enfoncent les touches du clavier
Tandis que mon être se disloque
En une multitude d’âmes qui se glissent
Dans chacune des parties de mon corps.
Qu’ai-je donc à dire qui ne l’a pas été?
Assis à attendre les mots,
Assis à fuir les mots,
Assis à taper des mots
Que j’aligne et qui deviennent phrases,
Petites phrases.
Esprit minimaliste.
De toute façon,
Aujourd’hui,
Tout va très vite.
Les gens se tannent vite.
Faut pas que ce soit trop long.
Il en va de même des mots, des phrases.
Rien de trop long.
Vite, on passe à autre chose. On coupe ici, on coupe là.
Pourtant, les journées durent encore vingt-quatre heures.
---
Ici, comme ailleurs, l’après-midi a repoussé l’avant-midi;
La chaleur a repoussé le froid;
La clarté a repoussé au grand complet la noirceur de la nuit :
Le gazon a repoussé, il faut le tondre.
---
J’enfonce
Des touches,
Des lettres,
Des touches marquées d’une lettre.
J’enfonce.
La lettre apparaît.
Ensuite, le mot.
Puis, je disparais.
nadagami