Tantôt, c'était beau. Là, un peu moins. Sont trop visibles, trop près, trop audacieux. Le contact entre la vie sauvage et la civilisation n'est pas au point, et jamais ne le sera-t-il. Parce que lorsque le chevreuil a pris la décision de traverser la route, il la traverse coûte que coûte avec tous les risques que cela implique. C'est plate de voir une bête sauvage étendue de tout son long sur le bord de la route, le ventre éclaté, le corps tout déglingué, baignant dans son sang.
Ce qui peut aider est de rouler moins vite. Comme ce matin, il y en avait trois qui, devant mon véhicule, traversaient la route. On aurait dit trois touristes sur le bord d'une plage. C'est parce que le chevreuil se déplace normalement en forêt, pas sur l'asphalte. Leurs systèmes d'accélération et de freinage ne sont pas adaptés pour des surfaces semblables au bitume des routes.
En somme, tout doucement, il n'y a rien qui presse.
Daniel verret