Ce qui devait arriver
Arriva.
Et on le savait tous que ça arriverait.
Il était quoi?
De ce que je me souviens, près de dix-huit heures.
Quand c’est arrivé et il le fallait,
Je suis demeuré calme.
Du moins,
Sur le coup.
Ce qui est arrivé?
D’une certaine façon, on peut dire rien.
Rien?
Rien.
Et rien parce que tout à coup,
Dehors, en dedans, tout s’est arrêté.
Du moins,
En apparence.
Entéka!
Donc dehors, en dedans, plus rien.
Le vent,
La pluie,
Les oiseaux en plein vol,
Les bruits de la rue,
Tout est devenu
Si silencieux, si lourd,
Si empreint d’immobilité
Au point de rendre l’instant impossible à supporter.
Pas de bruit,
Pas de craquement de la maison,
Pas de branche agitée par le vent.
Ce fut bref,
Peut-être le temps d’une seconde.
Instantané également ce fut.
Mais aussi,
Si pressant de présence.
Puis le vent a repris,
De même que la pluie,
Le va-et-vient des oiseaux,
Les bruits qu’on entend tout le temps sans vraiment les entendre.
Une seconde s’était écoulée
Depuis dix-huit heures.
Le temps d’un silence,
Arriva l’heure du souper.
nadagami