Matin frais. Le village donne l'impression de se prélasser dans le farniente. La tranquillité des environs qui règne en ce tôt début de journée prédispose à la contemplation. Comme d'habitude toutefois, tout autour se côtoient les flancs de montagne, les arbres, le ciel, les nuages. Une auto passe devant la maison et une fois celle-ci éloignée, le chant des oiseaux reprend le dessus.
Les secondes trébuchent les unes après les autres. Au loin, dans le bas du village, encore une fois le bruit d'une auto mais qui, cette fois-ci, remonte la rue Principale. Sans peine, on devine la progression du véhicule par le chuintement des pneus en contact avec l'asphalte, le sifflement constant de l'air déplacé par l'automobile, le vrombissement étouffé du moteur propulsant la voiture. L'amalgame des sons se rapproche, s'intensifie, atteint son pic de résonance devant la maison dont la porte avant est grande ouverte et par la suite, le tintamarre motorisé de diminuer jusqu'à son extinction complète.
Mais alors qu'on entend le bruit de l'auto qui remonte la rue, dans la maison le frigo continue de réfrigèrer, la cafetière de tenir le café chaud et dans la cour arrière, les oiseaux de toujours chanter. La lumière du jour se déploie maintenant avec davantage d'éclat, de force tout en réduisant les zones d'ombre.
Le ciel est bleu, les feuilles des arbres sont vertes, le soleil réchauffe. Je m'en vais dehors.
Daniel verret