Dehors,
Un vent, léger, chargé d’humidité,
Charrie des flocons qui tournoient en tous sens
Sous un ciel qu’avale la neige tombante.
L’automne,
De plus en plus pareil à l’hiver,
Achève.
La lumière du jour,
Paresseuse,
N’en finit plus de se faire attendre.
Il fait noir tard le matin.
Mon coeur bat.
Le plancher est froid.
Je tape des mots.
Tantôt,
J’ai revu les six chevreuils
Que j’aperçois régulièrement
Au bout d’un champ dans les Pointes.
Je tape.
Le vent souffle
Et j’aimerais bien...
Oups! On dirait que mes mots ont été emportés
Par le vent qui dehors charrie les flocons.
Que voulais-je donc écrire?
Hum! J’ai oublié.
Peu importe,
Je continue de taper.
Dehors,
Le vent,
Léger,
Souffle.
Voilà, c’est reparti.
Voilà, je suis parti.
Où suis-je?
Quelque part.
Le temps passe.
Donc,
Je tape.
Et de revoir,
Voilà de cela plusieurs années,
Ce garçon assis à une table de travail
Et qui tapait à la machine.
Sapristi qu’il tapait vite!
Je n’en revenais pas.
J’étais hypnotisé.
Je voyais les bras des touches enfoncées
Monter et redescendre
À une telle vitesse
Que j’avais peine à croire
Que la scène qui se déroulait sous mes yeux
Était réelle.
Et aujourd’hui, je tape des mots à l’aide d’un clavier.
Je suis par contre
Tellement lent à comprendre.
J’aurais dû commencer
À sérieusement écrire
Voilà plusieurs années.
Mais j’avais trop peur.
Comment se nourrir quand on ne sait que taper?
Le temps passe.
Il neige moins.
Le vent souffle
Mais, reste léger.
Seul,
Je tape.
J’aime les mots, les écrire.
Par contre, ils me font peur
Et en particulier, lorsqu'ils me font
Balanciner
Entre les mots de mon enfance
Et ceux d’aujourd’hui.
nadagami