Pieds nus
Dans la noirceur,
Le plancher est froid.
Le vent,
Qu’on devine,
Fait craquer la maison,
Soulève la neige déjà tombée,
Frappe de son souffle
Les branches dénudées.
Au réveil,
Le froid,
Qui confine au silence,
Qui a fait naître du givre sur les vitres des châssis doubles,
Qui, en suivant les lignes latérales des ongles,
Gerce la peau du bout des doigts.
Au réveil,
Un ciel dégagé,
Les lueurs franches du jour levant,
Une limpidité de l’air
Qui nous fait ressentir même en-dedans
Le froid qui sévit à l’extérieur.
La maison est froide,
Mais on l’oublie.
Au réveil,
On le sait depuis hier soir,
Du pelletage nous attend dehors,
En dépit du temps glacial,
Du vent,
De l’heure si matinale.
Le silence
S’impose.
On s’habille.
On sort.
Il fait froid.
De la neige au sol,
Il y en a moins que prévu.
Pour dire vrai, il fait non pas froid, mais très très froid.
Qu'importe!
Maintenant qu’on est dehors, on s’y fait.
Nadagami