À placer le bout des doigts sur les touches du clavier,
À tout juste appuyer les poignets sur le rebord du portable,
À enfin taper au complet le premier mot signifiant.
=-=
Le ciel est gris.
Ailleurs, en d’autres pays, la douleur, l’horreur.
Ici, le ciel est gris.
Dans les mots réside la chaleur.
=-=
Moqueurs, parulines, viréos, chardonnerets, merles, hirondelles
Et retour des petites mautadites mouches noires qui piquent.
Il y a de la bibitte, il y a des oiseaux.
À travers la grisaille, des plongées de lumière chaude.
=-=
=-=
C’est parce qu’il fait beau.
C’est parce que la pluie qui devait tomber est restée en haut.
C’est parce que dehors on est bien.
C’est parce que je suis en dedans mais tout en ayant la tête dehors.
L’après-midi achève.
Aujourd’hui, c’est congé.
Le temps passe.
Dehors, devant la maison, les autos passent.
=-=
Voilà plusieurs mois,
Je me suis promis d’écrire au moins vingt-sept lignes chaque jour.
Aujourd’hui, c’est plus difficile que d’habitude.
Là, en ce moment, j’ai très envie d’être dehors,
Et non pas en dedans la tête dans l’écran.
Mais bon, je vais finir par y arriver.
Ce n’est pas très compliqué
Parce qu’en réalité j’écris pour moi.
=-=
Je l’ai déjà précisé par le passé,
Je n’ai pas le choix :
Je dois écrire, taper des mots, les relire et les corriger.
C’est une nécessité mais en même temps, ça reste un jeu.
=-=
Le ciel est en partie dégagé,
En partie masqué par d’importants nuages gris,
Le vent, d’une discrétion absolue,
Et la porte avant de la maison qui donne sur la rue, ouverte.
nadagami