Il neige malgré tout à chaque instant des flocons de chaleur.
Du moins assez pour que durant la nuit
Il ne gèle pas dans la cour arrière et les alentours tout près.
Mais tandis qu’on jette un regard par la fenêtre,
Que s’entremêlent les souvenirs de ces passés automnaux et
Qu’on remarque dans les champs qu’hier on a épandu,
Montent à la surface de la conscience
Reconnaissance et connaissance
Du temps changeant, du temps venant.
Dehors ce matin,
Le sol,
Tapissé en maints endroits de feuilles racornies,
Se cache avant tout sous une toison de verdure piquée
De fines gouttes de rosée aussi nombreuses
Que les étoiles peut-être tombées au cours de la dernière nuit.
Au-dessus de cette étendue d’eau perlée du matin,
Des ramilles grelottantes
Luttent pour retenir les feuilles nombreuses à se détacher.
Au loin, les montagnes baignent dans la lumière d’une aurore tardive.
Plus près, en face, de l’autre côté de la rue,
D’un rouge vif une plaine
Stimule par sa couleur les réminiscences du pincement
Des joues rougies par le froid de l’hiver.
Mais il nous faudra chauffer aujourd’hui.
Hier, il y a eu avertissement de gel.
La maison se renfrédit.
Tout cela alors qu’à quelques kilomètres du centre du village,
Là où coule plus bas la rivière de la Fourche,
Sur les toitures,
Dans les champs,
La blancheur du frimas s’est fixée.
Copiant les méandres de la rivière,
Une mince traînée d’humidité
Parvenue à s’élever juste au-dessus de la cime des arbres,
Annonce que l’air est plus froid que l’eau glaciale de la rivière.
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Les heures passent.
Le soleil est levé.
En douceur, le vent souffle.
Fait beau, température agréable mais, pas chaud.
nadagami