Ici aussi des montagnes,
Mais au nord.
Ici aussi un ciel,
Bleu délavé
En-dessous duquel
Flottent
Entraînées par le vent
Des masses agglomérées
D’humidité
Se déplaçant au ralenti
Vers le sud.
Ici aussi le vent,
Invisible,
Qu’on devine
Comme dans les hauts.
Un peu en retrait
Au pied d’un cap
Qui trace une bande ombrée
Où on est en attente,
On aperçoit devant
Qui s’étirent des surfaces asphaltées
Et qui s’élèvent des murs de briques
Réfléchissant
Une chaleur presque étouffante.
Autour,
Des rues,
Des routes,
Des autoroutes,
Des aires de stationnement
Et
Des autos,
Des camions,
Des autobus,
Des vélos :
Grouille
Tout le temps
La ville qui roule.
Tous plantés,
Toujours à égale distance,
Alignés,
Tellement semblables,
Qu’on se demande
Si les arbres sont de vrais arbres.
Par contre,
Leur verdure
Tempèrent
La froideur intrinsèque
De l’asphalte,
Du ciment,
Des murs de briques,
Du miroitement des vitres.
Ici, tout est à angle droit,
Ligné,
Mesuré,
Feurougeréglementé.
Québec,
En haut le ciel
Où les nuages
Glissent
Sous une bleuité délavée.
Et toujours
Le vrombissement
De ce qui est à moteur.
Québec,
La ville.
J’entends le vent
Qui appelle les nuages.
J’entends le vent
Qui veut aller rejoindre les nuages pour remonter jusque dans les hauts.
Attendez-moi!
J'embarque.
nadagami