Lance en rafales des rayons de lumière éblouissante,
Se dissimule derrière une butte,
Réapparaît et se réverbère sur les étendues de neige des champs.
Glisse sous le véhicule bardassé
La route en ventre de boeuf.
Ouais!
Bardassé.
Ça brasse, le véhicule veut presque sortir du chemin.
C’est le printemps :
Les journées sont plus longues, les nuits, plus courtes,
Et les chemins de se transformer en montagnes russes.
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Ce matin, derrière la maison,
La neige au sol, croûtée en surface, porte.
Sauf que pour marcher dessus, il faut y aller tout en douceur.
À chaque nouveau pas, le plancher de neige gémit.
- = -
Treize heures quinze. Fait beau.
On sent la chaleur.
Le plancher de neige?
Il a perdu de sa résistance.
Pendant qu’on faisait le tour du terrain,
Des chants d’oiseau.
Près de l’épinette, chez des voisins, il y était voilà deux semaines,
Un couple de moineaux s'active sous la corniche d'un hangar.
Il fait vraiment beau.
Vent absent, ciel dégagé, soleil généreux de sa lumière.
La neige qui s’y était accumulée décroche de la toiture.
Ça rassemble à une vraie journée de début de printemps.
Par contre, rien n'indique que les érables ont décollé.
On doit y être très impatient.
D’autant plus que d’aucuns prennent leurs vacances pour les sucres.
Faudra bien que ça finisse par couler à un m’ment d’né!
De né?
Non! d’né.
D’né???
Oui, de « donné ».
Et m’ment?
De « moment ».
Faut manger les « o » de moment et de donné?
Oui.
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Finalement, hier, les érables, s’ils sont coulé?
Frozé? Non, c'était dégelé.
Morvé? Non plus. Disons, à peine coulé. On n'a pas fait bouillir.
Persiste donc l’expectative.
nadagami