On dirait que l’été réclame une seconde chance,
Qu’enfin le vrai temps des chaleurs est arrivé,
Que tout ce qui précédait n’était qu’une mauvaise passe saisonnière.
Par contre,
Les ombres ont changé ainsi que la durée du jour.
On le devine sans chercher et on ne peut que s’y résoudre :
L’été s’essouffle.
Dans les Pointes, les flancs de montagne,
Où à leur pied dans les champs
En début de semaine on fauchait et aujourd’hui on presse,
Déjà étrennent leur parure d’automne.
À la rencontre des rangs Ville-Marie et Saint-Antonin,
Là aussi les érables chamboulent la pigmentation de leurs feuilles.
Frappés par la lumière directe et matinale du soleil, les feuillages
Jaune orange rouge s’embrasent à travers ceux encore verts.
Les paysages vallonnés exaltent les tensions
Que provoque le passage d’une saison à l’autre,
De celle qui achève à celle qui s’immisce.
La commissure fusionnelle été automne se déploie.
Mais alors que notre ravissement nous emmène en d’autres lieux,
Sur la toiture,
Poussé par le temps qu’on a cherché à oublier,
On peinture.
De nos hauteurs,
Sous nos pieds, entre deux coups de pinceau,
Un regard distrait et fuyant perçoit des marcheurs souriants,
Placoteux, qui déambulent sans empressement.
On emmagasine le réconfort que procure la journée ensoleillée.
Il fait si beau.
On est ravi et
On marche surtout pour le plaisir d’être dehors.
Rien ne presse.
La lenteur du pas des marcheurs témoigne de ce désir de rétention,
Irréalisable, du glissement des saisons.
Il fait si beau.
nadagami