Le ciel s’est éclairci sur l’heure du dîner.
Le village est tranquille :
Moins d’autos, moins de passants, moins de bruit que d’habitude.
Beau dimanche après-midi.
On descend la rue Principale,
Pour marcher, pour sentir, pour mémérer un peu aussi.
On se rend à la station-service et on revient :
Un bord de rue retapé tout récemment;
Un villageois tond sa pelouse;
Les tables du casse-croûte sont désertes;
Le trottoir s'offre aux pas en une suite de plaques de béton décalées.
De retour à la maison.
Le trottoir gangrené par le temps, on l’oublie.
Toujours aussi beau dimanche après-midi.
On fait le tour de la cour arrière.
On regarde les arbres, les oiseaux, les arbustes.
Tout en se déplaçant, on en parle :
T’as vu l’oiseau? L'an prochain, les physocarpes, faudra les arroser.
C’est curieux, les cerisiers sauvages débordent encore de fruits.
Alors qu’on se tient près de l’épinette, à l’abri du vent,
La chaleur du soleil dans le dos erquinque.
Au-dessus, sur fond bleu, des jaseurs se font aller le plumage
Dans une ronde de va-et-vient depuis le faux-tremble du fond de la cour.
Vraiment, beau dimanche après-midi.
Le vent souffle d’ouest.
Le soleil, à son habitude, se déplace pour savoir d’où part le vent.
Les ombres se déplacent comme un lent coup de rame dans l’eau.
L’après-midi continue de filer,
Bel, chaud, peu venteux, bleu en haut alors qu’en bas,
Des flancs de montagne à la couleur changeante nous invitent
À faire le saut dans le courant implacable du changement des saisons.
La lumière du soleil entre par la fenêtre de côté de la cuisine.
Je peine à bien distinguer les mots à l’écran.
Ce n’est pas arrivé souvent, cet été l'après-midi,
Que le soleil se fasse voir de ce côté-là de la maison.
nadagami