Sur le village
Qu’a déserté le vent
Un éparpillement
Constant et ordonné
De flocons.
Un chien
Aboie.
Devant la maison passent,
Autant vers le haut que vers le bas
Du village,
Quelques très rares voitures
Accompagné qu’est leur déplacement
Des bruits coutumiers
De moteur et de chuintement des roues
Qui brisent le silence de la rue.
Ici et là,
Devant et derrière la maison,
Des ormes
Arborent leurs branches
Immobiles et effeuillées
Comparables qu’elles sont
Aux jets d’une fontaine d’eau
Qu’un froid glacial aurait pétrifiés.
La chute constante
Des flocons
Se transforme
Pour n’être maintenant
Qu’un empoussièrement
De fins points blancs.
En même temps,
Se désagrège
Le couvert nuageux
Au travers duquel
Perce le halo lumineux
De l’astre de jour.
En-dessous,
Dans des tons dégradés de gris,
Les flancs étagés des montagnes
S’arrachent
De la nébulosité décroissante
De la chute de neige affaiblie.
Voilà que la rue s’anime.
L’heure du dîner approche.
-- -- --
Les heures ont passé.
Le ciel est demeuré obscurci.
Présentement, une brise légère souffle de l’ouest.
Jamais il n’a cessé de neiger.
Nadagami