On s’en va par là.
Tsé, par là,
Bin cé là qu’on va.
Il fut un temps
D’espoirs naïfs.
Ce temps s’est prolongé
Parce qu’embrigadé on a été.
Naïfs les espoirs car on ne redoutait pas d’être berné.
On répétait toujours les mêmes erreurs
Qu’on nous recommandait de répéter
Comme si seul le temps pouvait tout arranger.
Constatant qu’on alimentait notre propre désespoir,
On a coupé les liens
En tournant le dos
À un passé oppressant et violent.
Il n’est nullement plaisant toutefois
De couper les liens et de se retrouver seul
Pour ensuite découvrir
L’entièreté de la méchanceté de l’autre.
Notre histoire en est une empreinte de violences subies.
Face à l’épreuve, on a été confronté au désarroi de la solitude imposée
Alors qu’on croyait que toujours
La famille, les amis, les proches seraient là pour nous aider.
Mais non!
C’était de la frime,
De la grosse frime.
On a été rejeté.
Mais pendant longtemps,
On a continué bêtement de croire ceux qui nous détestaient
Et qui nous détestent toujours
Parce qu’on est ce qu’on est.
Toutefois,
Il y a que la solitude effraie,
Qu’elle nous renvoie une seule image,
La nôtre,
Et image qui nous confronte
À notre désir le plus profond de réalisation.
Que de temps avons-nous perdu
À entretenir des liens aussi inutiles que nocifs.
Au moins il y a que toujours le temps passe.
Naissent alors de l’éclatement d’images du passé
Des désillusions qui obligent à presque tout recommencer,
Mais qui atténuent toutefois l’effet paralysant né de nos doutes.
On a été naïf.
On a cru.
Il y a au moins que dans l’épreuve se manifestent nos vrais amis.
Bon bin voilà, on n’en avait pas!
Nadagami