De verdure champêtre naissante
Au-dessus de laquelle
Flotte
Le froid matinal intimidant
D’un printemps
Chiche
De sa chaleur.
Et de constater sans surprise,
En regardant les nuages filer vers le sud,
Qu’encore aujourd’hui
Le vent souffle du nord.
Il est vrai toutefois
Qu’on avait été averti :
Dans les hauts,
Il gèle à l’année.
Pendant ce temps alors que nous soliloquons en silence,
Tout en haut,
Tantôt gris tantôt bleu,
Le ciel se chamaille avec lui-même :
Et soudain donc les flancs de montagne
D’être d’un riche et éblouissant coloris;
Et soudain aussi les flancs de montagne
De s’évanouir dans l’imprécision de la grisaille ombrée.
En même temps,
Émergent des arbrisseaux qui bordent les canaux
Les couic menaçants et stridents
Des carouges à épaulettes.
Quant au vent froid, il continue de souffler
Au-dessus des champs recouverts de verdure renaissante.
Au loin, une corneille croasse.
À ras de champ file un tout petit oiseau impossible à identifier.
Autour de nous,
Pas d’hirondelle, pas de crécerelle,
Mais des quiscales bronzés à la tonne
Et un couple de goglus des prés en fuite vers la rivière.
Le couvert nuageux tend à s’étioler
Alors que la bleuité se fait conquérante.
Enfin! Un soupçon de chaleur printanière se déverse dans les champs.
Tantôt, de retour à la maison, il faudra sortir les plantes.
nadagami