Sous un ciel
De lumière diffuse amalgamée à un fin voile nuageux
Alors qu’à genoux sur le sol
Nous sarclons,
Enveloppé remarquons-nous que nous sommes,
Même s’il est tôt,
D’une chaleur qui fait penser à l’été.
Ce matin,
Autour,
Le chant des oiseaux,
Le bruit répétitif et sifflé des presses
De la fabrique de produits plastique
D’à côté,
Le vrombissement des moteurs
Des véhicules de toutes sortes,
Les aboiements et les jappements,
Les cris des enfants dans la cour de récréation,
Les conversations jalonnées de silences
Tenues au moyen d’un sans-fil.
Ce matin,
Seul,
À genoux sur le gazon,
Sarclant,
Mais heureux
D’être ici
À sarcler
À genoux sur le gazon.
Ce matin,
Posés sur les plus hautes branches d’un érable à sucre,
Des chardonnerets jaunes
Vocalisent à fond de train.
Au pied des cerisiers de France,
Ce matin,
Les premières très petites fleurs jaunes
Qu’à mon arrivée ici
Je ne voyais pas
Jusqu’à ce qu’on m’apprenne à les voir,
Moi le gars de la ville qui croyait avoir tout vu,
Sauf ce qui exige que le temps soit pris pour être vu.
nadagami