Enracinée,
S’abreuve de lumière
Et s’arrache nourrie de la terre
Une fleur sauvage
À l’individualité compromise
Tant de ses semblables
Le tapis compte.
Que suis-je
Que n’est pas
L’épervière jaune
Perdue parmi les représentantes de son espèce?
Un pas
Qui foule l’herbe,
Une sensation
Qui relativise la primauté de l’homme.
Ainsi va ma vie,
Mon quotidien.
Finalement,
Les pivoines,
Fleurs cultivées,
Offrent depuis ce matin à la lumière du jour
Leurs premiers pétales
Dont la beauté, le parfum et la fragilité
Expliquent et justifient
Tout le minouchage qu’on accorde aux fleurs.
Il fait beau,
Chaud.
Dans la cour ce matin,
Il m’a semblé y avoir été moins importuné
Par les bibittes.
Une première fleur d’iris du plant d’en avant
Est sortie de son enveloppe
Durant la nuit.
En arrière,
De plus en plus de fleurs de trèfle blanc couvrent le sol gazonné où
Nous avons aperçu lors de notre première escapade de la journée :
Deux moqueurs chats,
Un quiscale bronzé,
Des étourneaux toujours regroupés
Et un petit oiseau,
Dont nous avions entendu les piaillements hier soir,
Qui lorsque nous l’avons vu ce matin allait d’une branche à l’autre
Tout en émettant sans arrêt un piiit! plaintif;
Peut-être un bruant chanteur
Oisillon
Depuis peu
Sorti du nid.
nadagami