S’arrache de l’emprise
De la nuit
Sous un ciel aux gris multiples.
Les montagnes du rang des Pointes
Dévoilent leurs flancs
Au travers des couches mouvantes de nuages
Desquels s’échappe une pluie fine
Inégale et discontinue.
En bordure de la route
Est entassée une neige compacte,
Charriée par le vent de la nuit de samedi
Et ce matin alourdie
Par l’eau de pluie.
Dans la cour arrière,
Les rares feuilles desséchées
Encore accrochées
Aux branches des érables dénudés
S'agitent nerveusement
Tandis que passe
Tout en douceur
Une brise constante
Chargée d’humidité.
Lentement mais sans cesse depuis tôt ce matin,
Le ciel s’alourdit
De grisailles pluvieuses.
Les montagnes disparaissent.
Sur les vitres
Glissent paresseuses
Des demi-perles d’eau
Dont la fuite vers le bas
Est marquée par
Des traînées sinueuses d’eau
Qui déforment
La vue que donne la fenêtre de la cuisine
Sur la cour arrière.
Tombe de plus en plus fort la pluie.
Journée de grisailles automnales.
Le temps passe.
On tape,
Corrige, efface, reformule, lit à nouveau.
La sécheuse hurle une fin de cycle.
La pluie s’est arrêtée.
Des longues bandes nuageuses blanches
Apparaissent dans le ciel gris.
Se dessine entre les nuages
La rondeur du soleil
Qui inonde de sa lumière la cour arrière.
nadagami