« Ce que. »
Ce que?
Je n’ai que ce que.
Ce que vous dites est complètement débile.
Je sais mais, je n’ai que ce que,
Que ce que pour aboutir à un texte écrit.
Que ce : que.
Que le temps est reconfortant ce matin.
Que de fébrilité éveille en moi ce début de journée si splendide.
Que de plaisir ai-je à me lever en découvrant un ciel tout bleu.
Que de réconfort ressenti à voir se répandre la clarté franche du jour.
Je n’ai que ce que.
En pleine nuit, vers quatre heures, deux mots :
Ce que.
Remplir une page à partir de ce que.
Ce que parfois j’aimerais qu’il m’arrive?
Ce serait, après m’être levé tôt, de m’asseoir à la table de la cuisine,
Qui est aussi ma table de travail,
De tourner la tête pour jeter un coup d’oeil dehors
À travers la vitre de la fenêtre de la cuisine,
Et de découvrir un ciel bleu,
D’observer le mouvement des ombres sur le sol et
Ensuite, de voir mon ombre glisser sur l’herbe recouverte de rosée.
Et ce que j’ai ce matin sous les yeux,
C’est ce que je souhaite tous les matins,
C’est ce que je voudrais voir tous les matins,
C’est ce que je déplore chaque matin lorsque le temps est incertain.
Mais ce que j’apprécie en plus ce matin est,
Du côté opposé à la cour arrière,
Soit en face de la maison,
De l’autre côté de la rue évidemment,
La maison de mes voisins d’en avant que,
Ce matin,
Le soleil bombarde de sa lumière
Qui fait resplendir la simplicité
De son architecture si fréquente dans le coin.
Cette petite maison, de style canadien,
Basse, carrée, à deux étages, avec un toit en pente à deux faces,
À l’intérieur de laquelle s’entassaient il y a deux générations
Les parents, leurs nombreux enfants et parfois même les grands-parents,
Maison que je ne trouvais pas particulièrement belle,
Parce que trop petite, trop basse, trop simple, trop commune,
Qui n’attire pas l’attention,
Qui ne dénote aucune richesse,
Bin la petite maison canadienne, au départ, je ne l’aimais pas trop.
Et aujourd’hui, je ne sais pourquoi, je la trouve très belle,
Si authentique, si humble, si pleine d’histoire,
Si vraie, si révélatrice d’une réalité partagées par tant de gens,
Entassés, pognés, serrés,
Souvent pauvres,
Très pauvres et dont on cherche tant à oublier l’histoire.
Ce que.
Comme ça, en pleine nuit, quoi écrire demain que je me suis demandé.
Deux mots :
Ce que.
nadagami