Un ciel de grisaille
Et un astre de jour
À la recherche d’ajours.
En-dessous à ras de sol
Où nos mots nous consolent,
On pense à notre langue
Qui soulève tant de harangues.
En haut se poursuit
Le tiraillage qui s’ensuit
Quand les nuages
Deviennent barrage.
Cette langue qui m’est maternelle,
Confrontée à de continuelles
Analyses de nature diffamatoire,
Je la préférerais sans histoire.
Dans les bas, il fait beau
Au contraire d’ici, dans les hauts,
Où on se doit d’être confiant
Bien que lambine l’astre brillant.
Mais il est impossible
Que soit plus incompatible
À notre réalité langagière
Que cette approche relevant de la condescendance par trop altière.
Sous le gris des nuages
Où le temps marque les visages,
Tout paraît être immobilité
Bien que tout soit vulnérabilité.
Impossible de discuter,
Le bon sens est court-circuité
Car il est dit que tout serait plus facile
Si à la faveur d’une seule langue on s’assimile.
La grisaille s’entête
Au-dessus de nos têtes.
J’ouvre mes dictionnaires
Et voilà que le soleil partout éclaire.
Nadagami