Encore.
Recouvre donc encore de blancheur froide le sol
La neige.
C’est parce qu’on rêve de chaleur,
Qu’on espère des instants printaniers,
Qu’on s’imagine marcher sans vêtements d’hiver,
Qu’on se voit sarcler, tondre, tailler, planter, cueillir.
Bin oui!
C’est le printemps qui se pointe et avec lui, le temps des sucres.
Bin oui!
C’est le retour des chaleurs instables du printemps.
C’est juste qu’on est, et c’est très compréhensible, un peu tanné
De subir le froid,
De devoir s’emmitoufler,
De se geler les mains.
Il neige.
Encore.
Beaucoup et peut-être même trop.
Pourtant, il devait pleuvoir.
Mais bon, on fait avec.
On n’a pas vraiment le choix
Bien qu’on pourrait quitter la région, le pays.
Mais jamais on n’ira jusque-là parce qu’après l’été, on rêvera de neige.
L’hiver achève et quand même un peu aussi, nous.
Tantôt, tout à coup,
On a pensé à la vieillesse,
À celle qui nous attend.
En filigrane, on a vu quelqu’un poser une main sur une porte
Qui se trouvait au fond d’un long couloir qui s’étirait devant nous.
Sans chercher, on a deviné qu’à un moment donné,
Cette porte, il nous faudra la pousser pour l’ouvrir.
Oui,
Tantôt
Ce sera la fin
D’une saison.
Nadagami