Le vent décroche.
Sécheresse printanière
Après un hiver qui, de sa neige, s’est révélé fort pingre.
Jamais tout à fait pareils
Même si toujours pareils, puisqu'on les reconnaît,
Les trimestres saisonniers correspondants
Qui reviennent et passent.
Taper les mots,
Évacuer ce malaise si souvent ressenti :
Voudrait-on nous annihiler
Qu’on le ferait comme on a été éduqué.
Passe le temps.
Que sommes-nous?
Un mensonge appris pour nous mentir
À nous-même.
Drôle de société
Qui me donne souvent l’impression
Que, en tant qu’individu, on me souhaite
Disparu, inexistant, sans désir ou mieux encore : servile.
Passe le temps.
Débordent les impressions.
J’aime une langue
Qui se meurt.
Mais sans cette langue,
Mon âme se mourrait.
Pourquoi naître
Si ce n’est que pour mieux, en tant que locuteur, disparaître?
Ce malaise
D’être qui je suis,
Ce que je suis,
De ressentir mes envies.
Voilà longtemps,
J’ai su d’avance qu’un jour j’écrirais aussi vite que je parle.
Le tout a résonné en moi alors que j’attendais au coin d’une rue
Que la lumière tourne au vert.
Nadagami