Frétillent les branches.
S’est amalgamé au-dessus des sommets et des vallons
Un ciel marbré de gris et de blanc.
Là-bas,
Au loin,
De l’autre côté du Saint-Laurent
Les Laurentides se dressent
Sous un ennuagement de même nature
Que celui qui ici empêche
Le soleil d’échapper
Une lumière franche et directe sur le sol à peine verdoyant.
Souffle sans jamais faiblir le vent.
On aurait envie d’être dehors,
Mais aussi d’enfoncer sans arrêt
Les touches du clavier.
Tantôt dans la cour arrière on ira.
Mais d’ici là,
Assis face à l’écran,
On siphonne les mots, les trie et ensuite les étale sur la page.
Le hic toutefois dans tout cela
Est :
Qu’on a, en ce moment même, la tête dehors;
Qu’on peine à juste un peu moins effacer que taper;
Que vite on aurait voulu apposer le point final
À notre envolée journalière;
Qu’on ne sait pas trop ce qu’on veut
Bien qu’au moins le comptoir soit enfin libre de vaisselle à laver.
Souffle le vent.
Journée de printemps si semblable à une automnale.
Tantôt alors qu’on roulait sur la route menant à Saint-Philémon,
On a vu bouillir.
Les sucres achèvent.
Nos doigts courent sur les touches.
On aura donc une fois de plus tapé, juste un peu moins effacé,
Au cours d’une journée, en somme, si pareille à bien d’autres.
Nadagami