Tombe dru dans la cour arrière
Tandis que s'empoussière d’une fine couche d’opacité estivale
La limpidité de l'air, encore la semaine passée, hivernal.
La neige au sol, plaquée et ternie,
Retourne une luminosité dégarnie.
Quant à l’espace céleste,
De sa franche bleuité il se déleste.
Au contraire d’hier, du vent,
Qui aujourd’hui jamais ne tente de prendre les devants,
On ne discerne que de légers soubresauts
De branches prises parfois d’imprévisibles sursauts.
De plus en plus les ombres
Se collent aux bancs de neige qui sombrent.
La période des couverts neigeux achève
Alors que l’astre de jour toujours plus haut s’élève.
Et nous, à l’aide des mots, de dépeindre
Cette rotation saisonnière pour mieux nous astreindre
À ce qu’elle réclame comme sacrifices de passation
Et ainsi contre-t-on la démoralisation.
Cet après-midi, le long d’un rang dans Saint-Lazare,
Dans les champs, plaques de neige et de terre délimitées par le hasard
Formaient un damier aux dimensions surréalistes
Sillonné par le tracé encore témoin du passage des motoneigistes.
Les heures s’écoulent
Et la chaleur qui tout chamboule.
On a l’impression d’être déjà en mai
Bien que le trimestre printanier soit à peine entamé.
Les heures passent et le vent de demeurer discret
Au contraire du soleil qu’aucun nuage ne pousse en retrait.
Rarement a-t-on vu du temps aussi beau
Alors que la semaine passée on poussait la pelle-traîneau.
La lumière du soleil est de retour sur la table.
À cause d’elle, bientôt il nous faudra déplacer notre portable.
Toujours les branches des feuillus célèbrent l’immobilité.
Mais il n'empêche qu'en fin de semaine qui vient il faudra pelleter.
Nadagami