De la vaisselle empilée.
De l’autre côté des fenêtres
S’offre au regard l’étalement mat et terne des surfaces colorées.
Le temps est à la pluie.
Montent et descendent en passant devant la maison
Autos et camions.
Il faut chauffer.
On tape.
Le vide nous aspire.
Il y a que toujours on voudrait avoir terminé
Avant même d’avoir commencé.
Il pleut.
Sur le comptoir,
S’étire toujours cet étalage
De vaisselle à laver.
Pour peut-être
Être un peu
De ce que peut être
L’être qui peut,
Il faut tout d’abord être
Être
Et repousser le peut-être
Qui ici ne peut être.
Il pleut un peu plus.
Le temps passe et sur le comptoir
De la vaisselle on dirait qu’il y en a encore plus que tantôt.
Il nous faudra bien à un moment donné la laver.
Toujours montent et descendent la rue Principale
Des voitures et des camions qui roulent de plus en plus vite.
L’heure du dîner approche.
Avant, ou après la vaisselle?
Ce sera assurément, et non peut-être, après.
Fils électriques et branches dénudées des arbres
Sont agités par le vent qui s’est accoquiné à la pluie.
S’arrachent du bord de la toiture des gouttes.
Nadagami