De notre langue
Alors que parmi ceux et celles qui l’enseignent
Plusieurs ne la maîtrisent pas.
En somme,
C’est le pendu qui,
Et nul autre que lui-même,
Se passe la corde autour du cou.
Mais de cette langue, la francoquébécité en veut-elle encore?
On n’a qu’à tendre l’oreille et à bien écouter
Pour se rendre compte
Qu’elle n’en a surtout que pour une autre langue.
Et ceux et celles
Qui s’efforcent de bien la maîtriser
Doivent supporter
Les quolibets des fainéants sans idéaux.
Comportons-nous donc comme des moutons,
Bêlons tous une seule et même langue,
Passons au plus sacrant à la trappe cette langue élitiste,
Sacrifions nos mots pourtant dédiés aux émotions et aux sentiments.
Ce matin,
S’épivarde sans retenue
Un viréo mélodieux
Dissimulé dans les multiples verts des feuillages printaniers.
Assis à la table de la cuisine,
On tape.
Dehors,
De tout ce qui nous entoure, parfois on s’en tape.
On s’en retourne dehors.
Le travail physique nous y attend.
On se mêle à notre cour
Qui est en partie à l’image de ce que nous sommes.
Quelques coups de bêche
Dans la terre du jardin;
On aura droit à une belle journée;
De savoir notre langue maternelle en péril nous attriste.
Nadagami