Sans que ce ne soit planifié d'avance,
Il y a de cela quelques semaines,
De côté on a mis les mots :
Fort probablement en raison de la routine,
De la même saveur des mots qu’on se sert à soi-même,
Du beau temps printanier,
D’une envie de voir, d’entendre, de sentir, de faire autre chose.
Par contre,
Il nous faut revenir à la maison,
À la raison,
Pour continuer de construire la maison avec raison.
Derrière,
Toujours là,
La cour,
Verte, fleurie, enfeuillée, tondue, tous les jours explorée.
Et voilà qu’on décroche à nouveau.
Très vite par contre, on repousse nos égarements.
Les doigts recommencent à enfoncer les touches
Et les lettres tapées de naître sur la page blanche.
Il est cependant difficile de se consacrer à l’écriture
En une langue dont on ne cesse de prédire l’extinction.
D’un autre côté,
On ne s’imagine pas écrire en une autre langue que celle menacée.
Toujours est-il que trois générations suffisent
Pour qu’une langue verse dans la désuétude complète.
Et comme l’être humain est aqueux,
Il prend toujours le chemin à la fois le plus court et le plus facile.
Malgré tout,
On reprend le boulot,
Le tapage de mots,
En cette langue qui est la nôtre : le canadien.
Le québécois
N’est pas reconnu.
Le canadien?
Si.
Nadagami