Là où à un moment donné,
Hier,
On a décidé de laisser porter.
Une langue maternelle,
Une fleur sauvage,
Un oiseau entre deux migrations,
Un virus pour d’aucuns fatal.
On aurait envie de fuir,
D’oublier,
D’être ailleurs,
De toujours être à la recherche d’un ailleurs.
Fuir,
Pour oublier,
Au point d’oublier l’oubli
Qui aurait pris la fuite.
Hier soir,
Le vent, la pluie.
Ce matin jonchent le sol
Des dizaines de bouts de branche et d’innombrables feuilles.
Croassent des corneilles;
Arpentent le sol gazonné et mouillé des quiscales bronzés;
De l’autre côté d’une rangée d’arbrisseaux,
Résonnent les moteurs de fouets à gazon.
Comme les oiseaux,
On voudrait déployer dans toute leur étendue nos ailes.
Toujours est-il qu’à défaut de le pouvoir,
La faune aviaire nous divertit.
Il reste si peu
De toutes ces années vécues et passées,
À l’exception d’une violence sournoise calcifiée dans nos veines
Et qu’on croyait être de l’empathie de la part d’autrui.
Vivre est exigeant.
Et juste se demander pourquoi
On se doit d’être obligatoirement une personne autre que celle qu’on est
L’est à peine moins.
Nadagami