Les miens,
Ceux auxquels en moi j’ai donné naissance en les écoutant
Et auxquels aussi je dois ma survie.
Que serais-je
Sans cette langue que m’a léguée ma mère?
Serais-je
Même?
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On ne sait trop ce qui nous pend au bout du nez.
Le temps nous emporte,
Nous soulève
Et nous enterre.
Maintenant rasé,
On s’apprête à sortir.
Avant de franchir le seuil de la porte toutefois,
Encore quelques mots tapés
Surtout que nos doigts refusent de s’arracher du clavier.
Les vacances, les nôtres, sont terminées :
Il faut écrire
Autant qu’on respire,
Sans penser.
Nos doigts
S’activent
À enfoncer les touches.
Feuillage des sureaux rougi de fruits mûrs;
Oiseaux enivrés;
Les iris achèvent de fleurir;
Les épervières en ombelle succèdent à celles orangées et des prés.
Journée d’été ensoleillée,
Mais froide.
Souffle malgré tout léger le vent.
Sous le ciel à la fois bleu et ennuagé,
Les feuillages verts
S’agitent en douces ondulations.
C’est l’été.
Un peu partout, on asphalte.
Nadagami