Comme il a venté tout au long de la journée d’hier.
C’est le printemps et la température est incroyable,
Car tout n’est qu’instabilité météorologique.
On est dans la maison.
Mais bien qu’il fasse frette à l’extérieur
Et que l’air y soit chargé d’humidité,
C’est incroyable comme on préférerait être dehors.
C’est juste que ce matin,
En nous,
Sans doute à cause du printemps,
Une fébrilité incroyable nous presse de passer à l’action!
Hé oui!
Une situation incroyable ici, une condition incroyable là.
On est emporté par cette réalité :
Depuis quelques années, tout doit être qualificativement incroyable!
Il ne fait que pleuvoir comme on si attendait :
Comme il pleut! C’est incroyable!
Il vente à peine hormis quelques rafales comme il y en a toujours :
Quel vent! C’est incroyable!
Il ne se passe absolument rien,
Le village est silencieux comme rarement il peut l’être,
Rien, pas de vent, pas de bruit, pas de chant d’oiseau, pas d’aboiement.
Il ne se passe donc incroyablement rien.
Me croyez-vous?
Société qui s’athéise et qui, tout à coup, ne s’intéresse
Qu’à ce qui chatouille ses sens,
Mais qu’à la condition que le stimulus dépasse l’entendement.
Et le quotidien de devenir très bizarre.
Un chat tout noir traverse la rue.
En l’apercevant, une enfant s’immobilise et s’exclame tout haut :
C’est incroyable comme est beau ce chat!
Mais son père, qui l’accompagne, tente de la raisonner :
Bin voyons!
Un chat noir n’est qu’un chat noir comme tous les autres qui le sont.
L'enfant de répliquer : P’pa, c’est incroyable d'être aussi rabat-joie!
Nadagami