Sol givré.
Il a donc gelé
Au cours de la nuit.
Il faut encore chauffer
Notre vieille maison.
La cafetière s’emplit de café.
Même s’il est tôt,
Vraiment très tôt,
S’élève depuis la rue Principale
La symphonie
Des silencieux pétaradants.
Ce sont les mots
Qui font qu’on est
Ou on est
Pour que soient les mots?
Là où les deux rives se rapprochent.
Pour être un,
Il faut être deux
Et à défaut d’être deux,
On ne peut être un.
Juste avant de nous réveiller,
Soudain on nous demande :
« Le chemin de l’inconscient, vous connaissez? »
Ouais!
Juste avant le réveil...
Tout à coup, on se découvre joueur de hockey professionnel :
On a vraiment choisi?
Tout à coup,
On se surprend à être électricien.
Tout à coup,
On se rend compte qu’on tape et qu’on n’a pas le choix de taper.
On s’est déjà posé, des centaines de fois, la question :
On ne choisit pas.
On en vient tout le temps par se soumettre
À ce mélange qui fait ce qu’on est.
Nadagami