Le vent n’est que vaguelettes de souffles éparpillés
Que trahissent les branches des arbres
Fléchissant à peine dans cet atmosphère d’étale presque parfait.
Croasse une corneille.
Le village se réveille.
Intermittent est le passage
Des autos sur la rue Principale.
Comme hier,
Ailleurs, dehors, dans la cour arrière plus précisément,
On est
Bien qu’assis à la table les yeux rivés sur l’écran.
Et nous voilà enfin dehors!
Les mains gantées,
Agenouillé,
On sarcle.
La terre est froide.
Ici et là
Ressurgissent à chaque coup de fourche
Quelques vestiges (morceaux de vitre, clous, bouts de métal) du passé.
Tout à coup,
On s’entend dire que davantage de discipline ou de rigueur
Ne pourrait être que bénéfique
À la perpétuité de la langue française.
Bof!
En nos terres demeurera en usage cette langue,
Si difficile, paraît-il, à apprendre,
Chez ceux et celles pour qui elle constitue un enrichissement.
Mais comme est séduisante l’idée d’une langue partagée par tous.
Une seule langue!
Pourquoi alors apprendre une langue qui, paraît-il, nous isole?
Là où les deux rives se rapprochent comme ma langue à deux genres.
On a sarclé sous un ciel gris.
La pluie devrait débuter au courant de la soirée.
On s’est rassis devant notre portable.
Et une fois de plus, on est aussi ressorti.
Nadagami