Pour dire
Au moyen du mot écrit
Ce que seule, laissée à elle-même, jamais la parole n’aura dit.
En somme
Mon bonhomme,
On détaille
Sans faille.
Toutefois, que possède-t-on
De plus que les autres pour nous offrir un tel gueuleton
De mots
Et ainsi croire soulager notre langue de tous ses maux?
Sauf qu’on écrit puisque nous sentant obligé d’écrire
Tout comme on rit car ne pouvant nous empêcher de rire.
En fait, tout ce qui précède fait suite à la lecture imprévue
D’une analyse de l’état de notre langue émise par une malvenue.
C’est pour cette raison qu’on se sent obligé d’en parler,
De notre langue sans, bien entendu, déparler.
Mais en même temps,
Désabusé qu’on est, d’éviter le sujet est tentant.
Mais à quoi bon une langue honnie
Que même ses parlants renient?
En somme, c’est tendre l’oreille à des complaintes princières
Dont l’incongruité nous semble si outrancière.
Quant à nous, on avoue apprécier les émois
Que nos enfilades de mots nous renvoient.
Et on capote aussi un peu
Tant avec le temps son usage devient un jeu.
Il y a toutefois que nos mots révèlent les aspirations de ce nous
De politesse et auquel, un peu plus chaque jour, on se noue.
À cette extériorisation se mêle l’expression libre et magique
Qui naît alors que les rimes s’imbriquent.
Il demeure tout de même intéressant
D’écrire dans un premier jet à un rythme incessant.
Mais ce sont nos mots qui nous permettent de capter cette invisibilité
À laquelle accède le senti pour ensuite en extraire l’indicibilité.
Nadagami