Que le ciel soit bleu, gris ou rouge.
Tout relève de l’illusion,
Mais aussi de la liberté imaginative que nous offre notre vision.
Donc, et toujours dans la même optique, c’est la feuille,
Et non pas l’arbre tout entier, qui, à nos élucubrations, sert de seuil.
On enfonce les touches
Bien qu’il arrive que nos élans sur rien ne débouchent.
Qu’importe puisque toujours on tape.
Et voilà qu’on dérape :
Une seule langue et dingue;
Ou dualiste et un environnement bilingue.
Il faut nous battre
Et nous débattre;
Toujours relever la tête
Même face à ce qui nous embête.
Parfois,
Vingt fois
Sur le métier
Il faut remettre l’ouvrage afin de mieux apprécier
Notre travail qui nous oblige souvent à choisir
Sans pour autant nous assujettir.
En ce qui nous concerne, on écrit
Parce que, en nous, un cri.
Mais comment définir cette voix
Qui chez nous suscite des élans et qui au clavier nous renvoie?
On l’ignore surtout que, hier, tout était ineffable
Alors que, pensif, on avait les deux coudes sur la table
Et que, aujourd’hui, tout au départ nous a semblé si indicible
Tant cette voix non définie n’avait que son silence comme seule cible.
Malgré tout, on continue à enfoncer les touches
Et sans arrêt après les avoir réécoutés, nos mots on les retouche.
Pendant ce temps, dehors,
Toujours un tant soit peu retors,
L’illusionniste et sédentaire soleil brille.
Quant à nous, les lettres de nos mots s’échappent en vrille.
Nadagami