Flotte une lune en repérage.
Intense, la luminosité frappe
Et les contrastes éloignés des ombres qui dérapent.
On a taillé le prunier
Et le pommier :
Elle, en haut
De l’escabeau;
Moi, en bas,
Pour que l’escabeau ne branle pas.
Beaucoup plus haut, un soleil aveuglant
Que la neige réfléchissante rend davantage beuglant.
Le couvert de blancheur hivernale ramollit.
Les sentiers courant sur la neige sont en partie démolis.
Aujourd'hui l’équinoxe
Et de la noirceur, on entre en désintoxe.
Gavés d’air frais et de lumière
Ainsi que de la blancheur réfléchissante de la cour arrière,
Maintenant rentrés, nos yeux écorchés
Redécouvrent une lumière qui a recommencé à lécher les planchers.
Le retour de la clarté projetée de plus haut est toujours impressionnant
Et le temps de la noirceur, parce qu’écourté, est moins oppressant.
Dans la rue, défilent des marcheurs
Alors que sont de retour les vrombissements de moteur.
L’après-midi achève.
Le froid refuse de prendre la relève.
Le grand air nous a assommé.
On a l’inspiration gommée.
Sur une table, les rayons du soleil dessinent, depuis une fenêtre,
Des carrés jaunes, que bientôt les ombres feront disparaître.
Les yeux souvent on ferme;
Un état d’engourdissement sur nous se referme.
On tape.
La crainte d’une étourderie toujours nous rattrape.
Hier, on n’a pas écrit.
Aujourd’hui, nous sont à peine audibles nos propres cris.
Nadagami