Tout en observant la cour arrière que le soleil, de sa lumière, arrose,
En même temps, en filigrane des images retracent
Des instants d'hier qui nous ont appris à apprécier les petites choses.
Mais voilà longtemps aussi, c’était de nous sentir seul,
D’être confronté à l’indifférence,
D’avoir l’impression de ressentir sur notre peau le tissus du linceul
Qui nous ont contraint à nous enfermer dans le silence.
Le soleil s’arrache
De la ligne d’horizon
Et si radieux il est que l’astre pousse le printemps à la bravache
Face à un hiver encore en mesure de déployer ses garnisons.
Cependant, a-t-on devant nous
Encore assez de temps
Pour que ce noeud qui jadis nous étouffait au complet se dénoue
Afin de révéler ce pourquoi on nous obligeait d’être repentant?
Tournent les éoliennes.
Pointent dans toutes les directions les branches des feuillus dénudés.
La lumière du jour fait sienne
La matérialité de laquelle la noirceur des nuits semble exsuder.
Toujours les années passent.
Sauf qu’en ce moment, on se revoit jeune adolescent.
La fidélité de la scène passée qui défile nous émeut et nous dépasse
Tant est forte l’intensité de la joie ressentie au même instant.
Aujourd’hui, après toutes ces années, ce qu’on est?
Une résultante approximative de ce qu’on a dû combattre,
Une acceptation de ce que notre fratrie de nous hait,
Une tristesse d’instants tragiques qui nous ont obligé à débattre.
Une corneille vient tout juste de survoler la cour arrière.
Le ciel échappe une lumière sur le couvert enneigé qui décline.
Soudain on se dit que chaque seconde est une phase temporelle charnière.
On se revoit, jeune, au bout de la table où cette fois-ci seul on dîne.
Parfois, on se sent fatigué.
La lumière du jour gruge les ombres.
Parfois aussi, on est intrigué.
Et toutes ces images d’hier qui sombrent.
Nadagami