La météo se réinvente.
L’hiver décroche,
Le printemps se rapproche.
Tournent les éoliennes.
De l’ouest des masses nuageuses s’en viennent.
Et nous, en-dessous des nuages : un jour, on se croit génie;
Le lendemain, on gémit.
M’en vais me raser.
Un roulis d’émotions déstabilisatrices fait que mon âme est embrasée.
Pourquoi des rimes?
À cause d’un rêve qui, au réveil, m’avait foutu la déprime :
Je me tiens debout près du comptoir d’un petit café où je suis serveur;
Il est de bonne heure;
Serviette en mains, j’essuie des verres;
Puis, j’entends dire : « Il te faudrait polir tes verres (tes vers!) »
Polir « mes » verres?
Aille! C’est le monde à l’envers.
Je suis serveur, un employé.
Donc, les verres appartiennent au propriétaire du café.
Dans ce cas, je ne peux polir « mes » verres
Qu’à la condition que m’appartiennent ces « vers » !
En somme, je n’ai rien décidé.
Par contre, je ne me suis pas précipité.
Penses-tu?
En fait, la vraie question, c’était : « À la poésie, y crois-tu? »
Depuis très longtemps, j’ai constaté qu’écrire
M’aide à me ressaisir.
Enfin, écrire pour écrire, effectivement... Mais de la poésie?
Le rêve, longtemps je me suis demandé si je l’avais bien saisi.
Mais aujourd’hui, je reconnais que ça va entre moi et les rimes.
Sauf qu’avec ces dernières, ce n’est que depuis peu que dur je trime.
M’en vais, et ce coup-ci c’est vrai, me raser
Sinon, devant l’écran, toute la journée je resterai écraser.
Écrire et que ça rime? / Oui, la pratique tient loin la déprime.
Pourquoi au départ je ne voulais pas? / Aujourd’hui je ne comprends pas.
Nadagami