Les flocons, de leur lourdeur de tempête, ont été affranchis.
On est bien :
La température se maintient tout juste sous le point de congélation.
Hier matin, de neige l’allée des autos était lourdement recouverte.
En ce moment, un filet de poudreuse lui sert de simple couverte.
À cette réalité composée de neige et de froid, on appartient.
Parfois, à la chaleur de l’été on rêve alors qu’on subit l’hibernation.
Sous la neige, la terre
Se repose en attendant la fin de l’hiver.
Bien qu’on puisse croire que, contre notre gré, le froid nous retient,
Cela n’empêche en rien la terre de profiter de sa protection.
Au-dessus de la neige hier
Tombante, pleine et entière,
S’arquait la voûte qui toujours se maintient
Chaque fois que les flocons s’en détachent sans interruption.
Encore ce matin,
Pelle en mains,
On pellette en guise d’entretien
Et pour éviter les accumulations.
Soudain dans le ciel, une nuée rose
Qui, telle la prose,
Parvient
À se répandre en illumination.
Mais alors que tout est empreint de douceur
Au milieu de cette réalité en apesanteur,
Sur une galerie, un reptilien
S’éclate le temps d’une très brève interaction :
Ouin! Il en est tombé pas mal...
Et de lui répondre : Ouin! Pas mal...
Fin abrupt de l’entretien
Alors que s’esquive la bête en manque de télévision.
Depuis hier soir, de neige le sol s’est d’une autre couche recouvert.
Le plaisir d’être ailleurs sans jamais partir, hier on l’a redécouvert.
Ce matin, au sol, une mince étendue de neige que rien ne retient.
On pousse la gratte avec précaution.
Nadagami