La musique est forte.
Tout à coup, devant moi, tout près, sortie de nulle part,
La revoilà.
Sous les jets de lumière,
Le regard fuyant,
J’observe.
Un peu plus loin,
Peut-être... Non! Il n’y a pas de doute, c’est son copain.
La musique m’emporte.
Ce qui joue?
Du rock.
Entre elle et moi, comme toutes les autres fois : pas un mot.
Pas même un regard.
Autrement dit : être là sans l’être.
L’un devant l’autre donc,
Toujours en évitant de demeurer face à face,
Bien qu'étant assez près
Et tout en feignant d’ignorer la présence de l’autre,
On danse.
Comme d’habitude, et ça fait mon affaire,
Je suis seul.
Comme d’habitude, et c’est bien de ses affaires,
Elle est accompagnée.
La musique
Joue fort.
Tout autour,
Il y a les autres, semblables à des ombres, qui dansent.
Cette fois-ci, à la différence des autres fois, sera la dernière,
Celle de la dernière journée de la dernière session à l’université.
Parce qu’on est juste un peu plus rapprochés que d’habitude,
Il est évident pour nous deux que c’est la dernière fois :
À une certaine distance, l’un devant l’autre sans tout à fait l’être;
Tout autour, il y a les autres;
Quelque part sur une piste de danse et pour une dernière fois
Il n’y a eu, le temps d’une toune, que nous deux.
Nadagami