Est redébarqué au cours de la nuit l’hiver.
Souffle fort le vent ce matin
Qui, au-dessus des lames de neige, y va de son plus vil baratin.
Craque notre vieille maison.
Souffle le vent avec toute la rigueur de la froide saison.
Parfois est soulevé un brouillard de neige folle
Que charrie et ensuite abandonne le vent en longues lames sur le sol.
D’une certaine façon, ce n’est que l’hiver
Qui se contorsionne en épanchements divers
Et qui, au cours de chacun de ses âpres assauts,
Nous contraint au recueillement à la suite du moindre sursaut.
Ces tumultes n’empêchent toutefois pas que s’effectuent les livraisons
Alors que hulule le vent en guise de funèbre oraison.
Et de nous demander ce qu’on pourrait en redire
De cet après-tempête qui beaucoup nous fait médire.
Mais tandis que s’émancipe le vent en des sifflements plaintifs,
La rigueur du temps nous fait sentir encore plus captif.
Sauf que le bleu du ciel et le blanc de la neige sont si purs
Qu’on s’image mal rester en-dedans même si le froid perdure.
Peut-être que cet après-midi on sortira.
De notre témérité (!), tout dépendra.
Sauf qu’il y a à pelleter.
Aussi, nous ferait sans doute grand bien de quelque peu haleter.
Ce matin toutefois, les mots exigent qu’ils soient écrits
Et d’une certaine façon, même si muette, que notre langue se délie
Surtout que, en cette matinée, on a découvert dans toute sa splendeur
Et seulement au moyen de ses mots, la personnalité cachée d’une auteure.
On continue donc de taper
Et ainsi, la période de notre vie escamotée, tente-t-on de la retaper.
À l’extérieur, le vent continue de souffler fort.
L’hiver y va d’un élan qu’on retranchera de ceux à venir encore.
Au-dessus des montagnes,
Quelques nuages stagnent.
Les branches des arbres sont fébriles.
Mais débute mars et à ce mois belliqueux succédera enfin celui d’avril.
Nadagami