De la charge irrationnelle de cet emblème
Que représente la page blanche
Sur laquelle on s’épanche.
Sauf que cela n’empêche pas le séchage
Après la lessive ainsi que le pliage.
C’est la routine
Qui se répète en sourdine.
Et alors qu’on plie, on pense à eux,
À ces gens agressifs qu’alors on trouvait si niaiseux.
Les années s’écoulent et toujours repoussent,
Sans qu’on ne sache trop pourquoi, les mauvaises pousses.
Confronté au souvenir de ces gens, on voudrait comprendre
Comment de leur emprise on peut se déprendre.
Ces images du passé nous emportent
Et comme on ne peut s’en départir, il va de soi qu’on les supporte.
Mais de quoi doit-on se départir
Pour éviter de jouer le rôle du martyr?
C’est comme si on prenait la fuite
Tout en sachant que jamais ne cessera la poursuite.
Hier au cours de la nuit, le vent a beaucoup soufflé
Et nous, dans notre lit, d'être bien emmitouflé.
Ce matin toutefois, la pluie s’est mêlée à la neige.
En hiver, pour nous, il n’y a pas pire sacrilège.
Nos doigts enfoncent les touches.
La terre qu’on veut ensemencer de nos mots tapés, on dessouche
Étant donné qu’on veut comprendre
Ce qu’on se refuse d’entendre.
Le temps se renfreidit.
Tantôt, il f’ra frette en maudit.
Mais c’est encore l’hiver
Et tantôt, le froid sera sévère.
À l’aide de perches,
On cherche :
Chaque doigt en étant une,
La page blanche, le lieu de règlement de notre infortune.
Nadagami