Pour les premiers habitants du pays, la vie est circulaire. Quand je vivais en ville, je comprenais plus ou moins le sens de cette conception de l'écoulement du temps. En vivant à la campagne, près de la forêt, en un lieu où c'est davantage la nature qui conditionne la tenue des activités auxquelles s'adonne l'homme, et où aussi c'est davantage la nature qui modifie les paysages environnants au milieu desquels l'homme s'active, on en vient plus facilement à accepter cette approche qui donne un sens à la vie mais, selon une perception circulaire de l'évolution du temps.
Un an plus tard donc, l'automne revenu, flotte dans l'air cette omniprésente sensation d'un retour au même point. Mais un an plus tard, on y revient plus vieux, plus loin du début, plus près de la fin.
Tantôt, il gèlera. Tantôt, plus rien ne poussera.
Mais dans un tantôt plus lointain, tout recommencera à jaillir de terre. Quand on inclut l'homme à cette dynamique circulaire, on en vient à se demander si en fait, la vie n'est pas qu'une simple succession de passages d'un état à un autre, qu'une succession de départs et de retours.
Daniel verret