C’est vraiment beau :
De l’autre côté de la vitre,
Partout,
Une mince couche de blanc neigé.
De cette blancheur
S’échappent dans toutes les directions
Des points de fuite
De teintes décalées de gris ombré.
Au cours de la nuit
Qui en ce moment emporte avec elle sa noirceur,
Une neige,
Juste assez suffisante pour recouvrir le sol,
Est tombée et qui,
À l’instant même,
Continue,
Parfois droit,
Parfois selon la linéarité incurvée
Qu’imposent les insondables déplacements d’air,
De tomber.
Immobiles,
Suspendues au-dessus du sol,
Les branches effeuillées des érables
Arborent sur le dessus
Une bande blanche
Qui transforme
L’arborescence entière de chaque érable
En une fontaine d’arcs de glace.
Et toujours sans interruption
Continue de tomber la neige
Dans une atmosphère
De douce froideur et de légèreté.
Ainsi donc une fois de plus,
Au cours d’une nuit,
Dehors,
Tout a changé.
Le pays d’hier n’est plus,
Lui qui a fait place à une réalité
Qu’on jurerait féérique
Tant tout s’est si vite métamorphosé
Et à un point tel qu’on se demande
Dans quelle mesure
La féérie n’est pas
Réalité.
Mais comment départager le vrai du faux?
Toujours est-il que de la beauté
Du décor
Pourtant issu du froid
Émanent
Une douceur,
Un enchantement,
Un envoûtement
Qui réchauffent le coeur.
Et quoique de l’hiver on soit vraiment tanné,
Ce matin alors qu’une fois de plus tombe la neige,
Il faut reconnaître que c’est vraiment beau ce qui s’offre à nos yeux.
nadagami