L’énoncé du mot
Dans le silence
De l’acte d’écriture.
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J’aime ma langue.
Mais encore ce matin,
Des écrits dans des quotidiens pour nous rappeler
Que tous ne veulent pas l’apprendre.
J’aime ma langue
Et j’aime écrire en usant des mots
De cette langue
Qui est mienne.
On est de moins de moins nombreux à la parler?
Proportionnellement : oui.
En nombre absolu?
Non.
De toute façon,
Le plaisir que me procure ma langue
Quand j’écris, parle et écoute
N’est pas tributaire du refus de celui qui ne veut pas la parler.
J’aime cette langue qui est mienne même si elle est menacée.
Elle est compliquée?
Tant mieux,
Car tout ce qui relève de la simplicité m’ennuie.
D’aucuns ne veulent pas la parler?
Ouin, pis?
Je répète que j’aime cette langue
Qui est mienne.
Je reconnais,
Afin que son usage perdure,
Qu’il nous faut déployer un effort individuel soutenu
Et compenser pour les ratés d’un enseignement boiteux.
Toujours est-il que j’aime ma langue
Et aussi indirectement comment elle nous oblige,
Nous, les francophones,
À toujours être à la recherche d’un territoire à défendre,
D’un territoire nécessaire à notre épanouissement
Et à la manifestation de notre différence,
Comme tout un chacun réclame l’espace indispensable
À l’expression pleine et entière de sa personne.
Nadagami