Stationnaires
Et au-dessus desquels surgissent les sommets montagneux,
Les nuages gris pâle flottent coincés qu’ils sont entre ciel et terre.
À les regarder
Flottant entre deux masses d’air
Chargées d’humidité,
En vient à monter en nous l’impression
Qu’au cours de la nuit
Le temps s’est arrêté
Et qu’au matin en profitent
Le froid et le chaud
Pour se toiser en vue des semaines à venir.
La marée de l’été est haute.
Elle ne peut que redescendre
Face à l’automne
Qui se sent aspiré,
Entraîné par une mouvance
Qui conférera à cette saison
La gouvernance des lieux.
Mais en même temps,
Alors qu’on devine le changement
À venir des saisons,
Alors qu’on perçoit
Le début de la coloration
Du feuillage des érables
Et alors qu’on se rompt
À la noirceur plus hâtive des soirées,
En même temps,
Rien ne change :
Filent sur la route
Les voitures;
Fauchent dans les champs
Les agriculteurs;
Rentrent le bois de chauffage
Les gens.
Les enfants sont de retour à l’école.
Les tomates du jardin sont mûres.
Les léontodons fleuris prolifèrent le long des routes.
Et les oiseaux qui se font rares dans la cour arrière.
nadagami