Il fait frette.
Dehors,
On gèle en tabarouette.
Tabarouette :
De tabernacle (devenu avec le temps : tabarnak)
Et de brouette
(Du moins, c’est ce que je suis porté à croire).
On rencontre aussi barouette pour brouette.
Se faire barouetter :
« Le chemin était tellement mauvais
Que tout le long du trajet
On s’est fait barouetter
En tabarouette dans le char » .
Dans le char?
Bin oui!
Dans le char, dans l’auto.
As-tu vu mon nouveau char?
Il tire en tabarouette!
Sauf que lorsque le chemin est mauvais,
Mon char tire tellement que, et même si je suis attaché,
Je me fais barouetter
D’un bord pis de l’autre.
Mais bon,
Faut pas dire char,
Faut pas dire barouette,
Faut pas dire tabar...!
Mais il n’empêche que,
Ton char,
Y’é beau en tabarouette!
Quand j’étais jeune,
Il ne fallait jamais dire de gros mots
Et surtout ne pas sacrer.
Tout était imprégné d’interdits,
Tout était péché.
Les églises étaient pleines,
Les familles, nombreuses.
Aujourd’hui,
Les églises sont vides,
Les familles, disloquées,
Et les enfants ont tous les droits.
C’était mieux avant?
Ou pire?
Je ne sais pas.
Par contre,
La vie d’aujourd’hui diffère
En tabarouette
De ce que j’ai connu du temps de mon enfance.
Avant,
Tout n’était que continuité.
Aujourd’hui,
Tout est si éphémère.
Mais malgré tout,
Les saisons reviennent toujours dans le même ordre,
La nuit, l’automne durant, étend sans cesse sa prépondérance
Et après le solstice d’hiver, croîtra de nouveau la durée du jour.
nadagami