Où y est laissée à elle-même la nature,
Est piquée la pelouse de la cour arrière
De fleurs sauvages jaunes, orange et blanches.
Au-dessus de cette constellation passagère de rondeurs florales,
Fuyante, imprévisible, changeante,
Flotte la grisaille d’un ciel parfois pluvieux, très nuageux
Qui retient pour lui la chaleur de cette première journée d’été.
-= =-
Les jours sont longs.
Les nuits, courtes.
La boule jaune hier était à son sommet de durée d’épanchement.
Et comme la marée descendante, par la suite la clarté se resserrera.
-= =-
Journée tondeuse.
Pas le choix.
De la pluie pour la fin de semaine.
Journée tondeuse.
Par choix imposé
Car de la pluie en fin de semaine.
Journée tondeuse.
Pas par choix.
À cause de la pluie.
Journée tondeuse.
Mais je pourrais ne pas tondre
Comme je pourrais ne jamais écrire.
-= =-
A-t-on le choix?
Holà! Il fera beau, très beau aujourd’hui.
La pelouse arrière est hachurée de bandes de lumière jaune.
Les sommets arrondis des montagnes sont dégagés.
Ouin! Ouin! Ouin!
A-t-on le choix?
Le ciel est bleu et vu d’ici, sans nuages
Autant en avant et qu’en arrière de la maison.
Les ombres sont longues.
Mais a-t-on, oui ou non, le choix?
Il m’arrive souvent d’avoir l’impression de n’être qu’un acteur
Qui joue le rôle obligé et consécutif à l'expression de son essence.
-= =-
A-t-on le choix?
Ché pas.
Je pourrais ne pas écrire.
Oui, je pourrais « ne pas » sauf que malheureux je serais.
Il fait beau.
Journée tondeuse.
Mais journée tondeuse qui pourrait être « ne pas » .
Il est vrai toutefois que c'est une tondeuse à essence.
nadagami