Peut-être est-ce en raison des couleurs d’automne qui font rêver.
Orange, jaune, rouge
Et voilà que sur les touches nos doigts laissés à eux-mêmes bougent.
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La levée du jour paresse.
Le retour du froid agresse.
Les flancs de montagne rougissent.
La fin de l’été et le début de l’automne agissent.
Pour les gens de la ville,
Souvent coincés dans de longues files,
Il est temps de venir voir les couleurs automnales.
Surtout que quatre fois déjà le sol fut blanchi d'une gelée matinale.
Mais bon,
À quoi bon?
Ils viendront durant la fin de semaine de l’Action de grâce
Alors que toujours ce sont les branches dénudées que le vent brasse.
Fait frette dans les hauts.
Plus que dans les bas, tout près des longs cours d’eau.
Ici aussi on parle français,
Un français plus épuré car de confinement hier on l’enlaçait.
Notre langue
Qui tangue,
Qu’on néglige
Et qui, pour la conserver, à des efforts soutenus nous oblige.
Longtemps on s’est demandé le pourquoi de cette langue
Et de son utilité qui soulève si souvent des harangues.
En fait, une langue est une manière de dire le monde
Qui est révélatrice d’une façon de penser loin d’être immonde.
Mais bon,
Et encore une fois, à quoi bon?
C’est juste que, à ne plus parler notre langue, on s’appauvrira
Et il risque fort d'être trop tard lorsqu’on le découvrira.
Vaut-il mieux être unilingue
Ou bilingue?
Bilingue que tous s’accordent à dire.
Sauf qu’on encourage l’usage d’une seule langue pour tout dire.
On tend à être bilingue parce qu’on est minoritaire.
Une fois l’autre langue devenue parmi nous d’un usage ordinaire,
Le français disparaîtra,
Et le bilinguisme périclitera
Parce qu’on aura appris à ne penser que d’une façon,
Alimentant ainsi une culture de contrefaçon.
Tout risque fort à ce moment-là d’être sans genre différent, pareil.
Quant à nous, c’est favorable à la dualité que le matin on appareille.
Nadagami