Ont été aujourd’hui les mots qui, enfin, reposent
Sur les lignes bleues
D’une des pages de notre cahier de premiers jets.
Tandis qu’on brouillonnait :
Pointe de stylo plutôt chigneuse,
Hargneuse,
Bougonneuse.
Il est vrai toutefois que
Moins on écrit,
Davantage refusent d’être saisis
Les mots.
Sauf que dehors, il y a tant à faire.
Mais voilà que tout à coup, hier, la pluie qui s’est mise à tomber.
On est donc rentré
Et très vite de tomber dans la fosse télévisuelle,
Et que,
Une fois au fond,
On n’a pas vraiment cherché à en sortir.
(En plus parfois, entre deux pubs, un roupillon.)
Écrire...
Comme le vent qui souffle
Et qui souffle
Parce que, le vent, bin... il souffle.
Les jours passent.
Les ramées exhibent leurs branches tout l’été cachées.
Phase saisonnière automnale :
On dirait qu’on se prépare à sommeiller, à tout reporter, à rêvasser.
Le silence,
Pareil à l’automne,
Qui se glisse, s’accroche, s’impose partout.
Les oiseaux ont presque tous quitté la cour.
On ne fait qu’écrire,
Abandonnant les lettres, les mots
Sur la feuille lignée.
Le silence de l’automne s'immisce en nous.
Nadagami