Après l’éclosion de la rougeur orangée jaunie
Des érables à sucre
Sans cesse, depuis, davantage effeuillés.
Tourbillonnent aujourd’hui au-dessus de l’herbe encore verte
Les feuilles maintenant détachées des branches,
Dépouillées que sont ces dernières
De leur parure estivale verdoyante.
Nos doigts dessinent des lettres,
Emportés qu’ils sont
Par le vide ondulatoire
Qu’engendre notre avancée dans l’espace aquifère des mots.
Souffle la brise,
Frissonnent les feuilles encore accrochées aux branches,
S’élèvent en un élan circulaire celles déjà tombées
Ou se recroquevillent-elles en s’asséchant à l’abri du vent.
Des paysages aux couleurs alambiquées s’offrent à nos yeux.
Immanquablement se succèdent les saisons et sans effort,
On distingue les mutations saisonnières.
Toutefois, en même temps, on remarque des changements climatiques.
Il vaudrait peut-être mieux, toutefois, ne pas aborder le sujet.
Oui! Oui!
On a eu droit à un bel automne jusqu’ici et remarquablement doux.
Sauf que de gel, il n’y a pas encore eu.
C’est vrai,
Il faut éviter d’en parler,
De ramener le sujet à l’ordre du jour,
De tenir un discours qui risque de chambouler des certitudes.
Du sud-ouest
Et sous un ciel gris,
Souffle le vent.
Éparpillées au pied des arbres, des feuilles jaunies forment tapis.
Sauf qu’on est inquiet.
Tant de gens dépendent
De la forêt et de la terre.
Le point de bascule approche.
Nadagami